Interrompu avec la mise en place du confinement, le chantier de la ligne B du métro rennais va reprendre le lundi 4 mai. Prévue fin décembre 2020, sa mise en service est repoussée au printemps 2021.
Les ouvriers vont à nouveau s'activer autour de la future ligne B du métro rennais. À l'arrêt depuis le début du confinement, les entreprises qui avaient cessé leurs activités sur les chantiers de la ligne B du fait du Covid-19, vont en effet progressivement réinvestir la vingtaine de sites en travaux à compter du lundi 4 mai.
"Cela fait des semaines qu'on y travaille, se réjouit Xavier Tirel, le directeur général de la Semtcar. Ça va se faire par étapes, d'autant qu'il existe encore beaucoup de contraintes, comme la fermeture des frontières qui nous empêche par exemple certains approvisionnements."
"1/5ème du personnel pour commencer"
Avant l'arrêt du chantier, entre 350 et 400 personnes travaillaient sur la future ligne de métro rennais. "Cela réprésentait une centaine d'entreprises. À partir de lundi, elles ne seront d'abord que 70-80... Un cinquième du personnel pour commencer, précise-t-il. Cela augmentera, on l'espère progressivement."
Priorité est en effet donnée à la sécurité et la santé des ouvriers : "En lien avec les autorités sanitaires, des mesures préventives spécifiques ont été définies et actées dans un nouveau règlement de chantier, comprenant notamment le strict respect des distances de sécurité entre les personnes, le lavage fréquent des mains, le nettoyage des engins et des échafaudages, l'adaptation des bases vies..." précise de son côté Rennes Métropole.
Des contraintes supplémentaires qui vont évidemment ralentir des cadences :On est obligé de faire des "zoning" [une entreprise par zone] et des roulements avec le personnel. Dans les bases vies, les capacités ont été diminuées de moitié pour installer notamment la ventilation dans les réfectoires, les sanitaires... Concrètement, on a moins de personnel sur le chantier et ils ne peuvent pas travailler comme avant, cela va évidemment, baisser les cadences ! reconnaît Xavier Tirel.
Pour renforcer la sécurité de tous, Rennes Métropole et la Semtcar vont aussi renforcer les moyens de suivi et de contrôle de ces nouvelles procédures avec du personnel spécifique. "En plus des référents Covid-19, trois personnes supplémentaires vont tourner, au moins jusqu'en septembre, pour s'assurer de la bonne mise en place de ces pratiques sur le terrain."
Une mise en service au printemps 2021
Des nouvelles dispositions qui engendrent "un décalage du planning de l’opération". Aux cadences ralenties durant les premières semaines de reprise de l'activité, s'ajoute le retard déjà perdu par l’interruption de chantier depuis le 16 mars. Résultat : la mise en service de la ligne B, d'abord prévue le 21 décembre 2020 est désormais programmée pour le printemps 2021.
"Depuis le début de la crise Covid-19, nous avons toujours privilégié la sécurité des intervenants sur le chantier du métro. C'est pour cette raison que nous avons pris la décision d'arrêter le chantier dès le 16 mars, à la suite des annonces gouvernementales, justifie Emmanuel Couet, le président de Rennes Métropole. Le travail effectué en lien avec la DIRECCTE, la CARSAT et la médecine du travail, ainsi qu'avec notre maître d’œuvre nous a permis de construire un protocole de reprise particulièrement exigeant. Il garantira la protection de toutes et tous sur le chantier. (...)
Cette nouvelle façon de travailler engendrera nécessairement un retard supplémentaire que nous assumons. Dès aujourd'hui, tous nos efforts sont tendus vers une mise en service de la ligne b du métro au printemps 2021, précise Emmanuel Couet, Président de Rennes Métropole.
"On va essayer de voir si des mesures de rattrapage sont possibles à partir de mi-juin pour peut-être accélérer ce chantier" poursuit Xavier Tirel. Cela pourrait par exemple être le cas pour la pose du carrelage, en attaquant plusieurs zones à la fois. "Mais il faut des effectifs pour cela. Les entreprises n'ont pas toujours le personnel... Les ouvriers peuvent être contraints comme beaucoup d'autres citoyens par la garde d'enfants..."
Coûts supplémentaires
Du matériel de nettoyage supplémentaire, des cadences plus faibles, des immobilisations de matériel durant le suspension du chantier, de l'investissement dans les bases vie... tout cela se chiffre évidemment et va alourdir la facture finale. Qui va payer ? La question n'est pas d'actualité : "D'abord moi je ne suis pas sûr qu'on ait fait le tour de tous les sur-coûts listés aujourd'hui", explique le président de la Semtcar.
La priorité aujourd'hui, c'est de résoudre les problèmes techniques, on remet les ouvriers sur le chantier en toute sécurité, c'est la première étape. Après on fera la bilan et chacun prendre ses responsabilités pour répartir les efforts financiers.
Pour mémoire, mi-décembre 2019, le coût estimé de cette deuxième ligne de métro rennais était estimé par Rennes Métropole, à 1 milliard 342 millions d'euros. Une somme qui respectait, à l'époque, les engagements financiers pris au début du chantier.